Environnement • 20 septembre 2018
L’océanographe François Galgani: un oeil stricte sur la dépollution des océans
L'océanographe de l'Ifremer porte un regard critique sur les initiatives de dépollutions des océans
Bateaux ramasseur de déchets, barrages flottants, collecte de plastiques en haute mer… L’océanographe de l’Ifremer, François Galgani, porte un oeil critique sur les initatives de dépollution des océans. S’il semble admettre leur utilité, il estime pourtant qu’avant de dépolluer, il faudra cesser de polluer.
« On imagine souvent une île formée de bouteilles, de sacs, de bidons… Il s’agit en fait d’une « soupe » constituée d’une multitude de microplastiques d’un diamètre inférieur à 5 millimètres. »
Dans un article paru sur le site de l‘Ifremer, l’océanographe laisse percevoir sa position sur la problématique de pollution des mers par les plastiques.
Une pollution surtout près des côtes
Le spécialiste en sciences de l’environnement à l’Ifremer, s’il ne nie pas leur utilité, reste sceptique sur l’efficacité à grande échelle des voiliers ramasseurs de déchets ou barrage flottants. « Les initiatives de ramassage au large, par des voiliers ou des barrages flottants, relèvent plus de l’aventure sportive humaine que de préoccupations environnementales » affirme-t-il. Car ces navires dépolluent la haute mer mais pas les littoraux. Or, « c’est près du littoral que les quantités de déchets plastiques sont les plus importantes, de loin », argue-t-il.
Recycler les filets de pêche
En outre, François Galgani estime que « ramasser les déchets en mer n’a de sens que si les déchets collectés ont de la valeur. » Pour lui, les filets de pêches, qui peuvent être revalorisés, valent la peine d’être collectés. « De manière plus indirecte, ramasser les déchets sur les plages rehausse la valeur patrimoniale d’un site et augmente sa fréquentation » résume-t-il.