Pêche • 27 août 2018
Bretagne : une écloserie d’huîtres diversifiées innovante
Depuis 2015, une écloserie d'huîtres, dans le Finistère, commercialise des pétoncles noirs et des huîtres plates d'une manière novatrice
Au sud de la rade de Brest, à la ferme marine de l’île d’Arun à Hanvec, Mathieu Hussenot produit des naissains d’huîtres plates et de pétoncles noirs, deux espèces rustiques de la conchyliculture bretonne. Avec son associé, Mikael Coquil, les deux jeunes aquaculteurs ont fait le pari de réimplanter ces deux espèces patrimoniales, deux coquillages victimes des maladies et aussi des modes de consommation. Authenticité, traçabilité et qualité sont les mots d’ordre de ces aquaculteurs finistériens très attachés à la biodiversité. Ils n’utilisent en effet, aucun produit phytosanitaire ou d’antibiotique.
Les précurseurs en France
Jusqu’alors, les pétoncles noirs provenaient exclusivement de la pêche et les huîtres plates étaient élevées après avoir été captées en mer. Les deux écloseurs, eux, récupèrent des géniteurs issus de souches sauvages et locales. Ils les placent dans les conditions idéales pour qu’ils maturent durant 2 à 3 mois et délivrent ainsi leurs précieuses semences.
Les minuscules larves sont ensuite placées dans des bassins alimentés par de l’eau de mer préalablement filtrée puis stérilisée. Au bout de quelques jours, ces larves se métamorphosent en naissain. On commence à reconnaître les bébés huîtres et pétoncles dont l’élevage dure de 3 à 5 mois. Le pic de production se situant entre mai et fin octobre.
Une diversification de plus en plus importante ?
L’année dernière, les deux associés ont produit 1 million de coquillages (600 000 d’huîtres et 400 000 de pétoncles) qu’ils ont vendus à des conchyliculteurs bretons et du Sud de la France.
Cette saison, la Ferme de l’île d’Arun devrait commercialiser 5 à 8 millions de coquillages. 10 millions sont prévus d’ici deux ans. Les deux entrepreneurs pourraient aussi envisager d’autres voies de diversification…