Lifestyle • 8 août 2018
La folie des sacs en toile de voile (recyclée ou pas)
Nous avons recensé une dizaine de fabricants de sacs et accessoires en toile de voile en France. Le bon filon
Sur le marché du sac en toile de voile, les Bretons et Rochelais sont devant. Les Marseillais pas loin derrière. Et dans le peloton, tout une palanquée de petites entreprises, chantiers d’insertion ou auto-entreprises, situé majoritairement sur le littoral atlantique.
Avec la mode de recyclage, la lutte contre le gaspillage, les anciennes voile dont plus personne ne voulait trouvent une deuxième vie. Matière première à pas cher, produit fini (cousu main et fabrication française) à forte valeur ajoutée. Le compte est bon. D’autant que le secteur des sacs et accessoires ou déco ne bat pas de l’aile.
En terme de notoriété et de développement économique, les Lorientais de 727 Sailbags caracolent en tête suivi par les Rochelais de Ah5 Sailing et les Marseillais Les Toiles du large. Tous les autres, moins connus, ne manquent cependant pas de savoir-faire. Faites votre marché…
727 Sailbags
En Bretagne, Anna Beyou, Jean-Baptiste Roger et Erwan Goullin fondent en 2010 727 Sailbags. Passionnés de voile et attachés au principe d’économie circulaire, ils aiment aussi le design et les belles matières. Ils installent leur atelier au cœur de la « Sailing Valley » en Bretagne, à Lorient. « De qualité haute gamme, nous produits sont confectionnés dans la grande diversité de formes et de matières offertes par les toiles de génois, de grand-voile, de gennaker ou de spinnakers » affirme la marque. Tout est cousu à la main. D’ailleurs, lorsque l’on passe devant, on peut assister au cliquetis des machines à coudre en enfilade.
Pour un sac à main, il faut compter entre 139 euros et 189 euros, entre 199 euros et 299 euros pour le sac de voyage.
Ah5 Sailing
Une des meilleures marque de sacs (et accessoires) se trouve à La Rochelle. Ah5 Sailing est tenue par Alban Husson, artisans sellier de marine. Il a changé de cap en 2012. Il délaisse son métier de prothésiste dentaire et se lance dans la fabrication de sacs, toiles, etc. en toile de voiles. Ses créations sont parmi les plus abouties de ce que l’on peut trouver. Ah5 Sailing est d’ailleurs partenaire de certaines courses et régates, notamment de la Mini-Transat La Boulangère. Il a produit une série spéciale de sacs pour le championnat de France de Finn. Les toiles qu’Alban Husson utilise sont recylées. Il aime, dit-il, imaginer la vie qu’elles ont eu avant. « Dans la famille, on n’aime pas jeter. » Lui recycle et fait du beau avec du vécu.
Pour un sac à main compter entre 84 et 88 euros, pour un sac de plage entre 94 euros et 110 euros.
Les Toiles du Large
A Marseille, Anne Couderc développe, Les Toiles du large, sa petite entreprise qui monte qui monte depuis 2007. Pour Les Toiles du large, elle a changé de vie professionnelle, quitté la banque et pris le pari de fabriquer des sacs en toile de voile qu’on lui amenait. Au début, elle coud pour les amis et la famille. En 2005, elle décide d’en faire son activité. Son concept : « une voile, un sac », chaque donneur de voile recevra un sac fabriqué dans sa propre voile. En 2012, elle installe un premier atelier-boutique à La Ciotat, en 2015 ouvre un second à Marseille. « L’envie d’une écologie solidaire et sociale conduit Anne vers un partenariat avec des structures d’aide par le travail locales, où des personnes handicapées cousent les produits et les équipent d’œillets et de pressions. » précise le site.
Pour un sac à main, il faut compter entre 68 euros et 168 euros, et pour un sac de plage entre 88 euros et 148 euros.
SO’Voile
Dans le sud-ouest de la France, SO’Voile confectionne ses produits à Gujan-Mestras sur le bassin d’Arcachon. La jeune créatrice, Sophie Heraudeau, a débuté en avril 2011 après un début de vie professionnelle dans la mode. « En tant que fille de la mer, il y a 1 an mon idée était de récupérer un maximum de matériaux de bateaux : voile, accastillage, bout et bien d’autres qui étaient destinés aux dêchets et d’en créer une collection de sacs et accessoires » dit-elle. Elle a commencé à vendre ses productions sur le marché local mais, rapidement, les demandes ont afflué. Aujourd’hui, elle vend par Internet et sur place dans son show room du bassin d’Arcachon et crée sur mesure à la demande du client. Toujours avec de la toile de voilier, de kite, des tauds…
Pour un sac à mains il faut compter entre 49 euros et 65 euros, pour un cabas de plage entre 69 euros et 140 euros.
B.O. Carré
En Bretagne, en face de l’archipel des Glénans, Janick Breton, fonde son entreprise en 2008 à Fouesnant. 80% des pièces qui sortent de l’atelier BO Carré sont des créations cousues-main pour des commandes spéciales. « Plus je naviguais avec mon mari, plus je me disais qu’il y avait des choses à faire avec ce matériau. » dit la femme de Gildas Breton, engagé à 52 ans, dans la prochaine Route du Rhum. Elle commence par créer pour la chambre des enfants ou la véranda des amis. « Tous saluent la performance : être parvenue à créer un « univers voile » sans avoir recours au laiton, aux noeuds marins, à la vieille carte marine artificiellement jaunie » affirme le Bretonne. Elle recycle les toiles des voiles mais aussi les tentes de fin de saison de l’UCPA), les voiles de char à voile ou des housses de planche. Elle se lance désormais dans la collection de décoration et de linge de maison.
Pour un sac à main on compte entre 73 euros et 83 euros, pour un grand sac entre 96 euros et 160 euros.
Vent de voyage
A Saint-Malo, en 2000, l’entreprise Vent de voyage naît. « Une machine à coudre, des voiles de bateaux, des cordages, un banc de voilier, 5 sacs et un transat à vendre constituaient le « décor » et la promesse d’une histoire atypique. Vent de Voyage était né et les premiers curieux séduits en parlaient autour d’eux » raconte le site. En 2002, l’entreprise devient partenaire du trimaran Tri-sélectif de Pascal Quintin sur la Route du Rhum. En 2009, elle trouve son premier revendeur à La Rochelle et triple la surface de travail de son atelier. En 2014, des revendeurs en Finlande et Suède s’ajoutent à la liste (une dizaine au total). En 2017, Vent de Voyage ouvre un deuxième atelier boutique à Dinard. Les formes et les styles des sacs sont inspirés des bateaux, la toile de voile n’est pas forcément recyclée.Pour un sac de ville compter 104 euros et pour un grand sac environ 236 euros.
EspritVoile
A La Rochelle, en 2008, EspritVoile est né de l’envie de Sylvie Jaouen. Son mari était responsable d’une voilerie. Elle a sous les yeux un formidable matériau et se lance dans la confection puis la commercialisation de sacs, voile d’ombrage et accessoires. Elle se spécialise dans les sacs en couleur en acrylique fabriqué dans le nord de la France, comme les tauds. « Le made in France est une évidence car on a tout le savoir-faire local, on a tout sur place, donc pas besoin de faire de loin. »
Voileensac
Avec les voiles de la Méditerranée et le cuir du Larzac, Michaël Ladet, fondateur de Voilensac, crée des fabrications sages et classiques moins marquées par l’air du large mais d’une qualité et d’une précision très fine. Il coud dans son atelier à Millau. Il allie e savoir faire de la maroquinerie de luxe, de la ganterie et l’art de la voilerie. Sa méthode de travail : valorisation de chutes de tissus trop petites pour la confection de voiles et recyclage de voiles déclassées. Il propose une série en toile « des voiles de la frégatte Hermione » avec des liens chanvre.
Pour un sac à main, compter entre 79 euros et 240 euros, pour un grand sac entre 109 euros et 179 euros (collection Hermione).
Vausselia
A Rennes, depuis 2009, Vausselia recycle les voiles. Le recyclage est le coeur de métier de cette entreprise. « Nous récupérons de vieilles voiles provenant de club de voile, de voilerie, de plaisanciers ou encore de course mythique comme la route du rhum, écrivent les fondateurs. Chaque personne participant à notre démarche de recyclage, reçoit un cadeau issu de sa voile. »
Le sac de ville est à 99 euros, le sac de sport XXL à 148 euros.