Patrimoine • 26 juin 2018
Joshua et Suhaili pour la première fois réunis
Les deux monuments de la voile sont à couple aux Sables d'Olonnes à quelques jours du départ de la Golden Globe Race
Josuha, le ketch de Bernard Moitessier, et Suhaili, le 32 pieds de Sir Robin Knox-Johnston sont, pour la première fois en plus d’un demi-siècle d’histoire parallèle, réunis. Amarrés ensemble. Les deux monuments du patrimoine maritime international sont à couple au port des Sables d’Olonnes pour fêter le départ, dimanche 1er juillet, de la course autour du monde en solitaire sans escale et dans les conditions techniques de 1968, la Golden Globe Race.
La course, que les instances françaises de la voile estimaient, cet hiver encore, trop dangereuse, partira dimanche 1er juillet vers 13 heures du port vendéen. L’esprit, en navigant sans GPS, sans pilote automatique, sans assistance technique ni électronique, sans téléphone, consiste à parcourir les mers du globe en plaçant le marin face à l’océan. Pour les 50 ans du Golden Globe Challenge (ancêtre du Vendée Globe Challenge), parti en 1968, l’aventurier australien Don Mac Intyre a mis en place la Golden Globe Race. Joshua est au titre des monuments historiques depuis le 6 septembre 1993.
Deux bateaux mythiques
En 1968, deux marins hors normes ayant marqué plusieurs générations de skippers et amateurs partaient autour du monde à bord de leur bateau devenus de véritables mythes dans le monde de la voile internationale.
Le Français Bernard Moitessier part, le 22 août 1968, sur Joshua, construit avec les droits d’auteur de son livre « Vagabond des mers du Sud » (éditions Arthaud). Parvenu dans le sud de l’Atlantique après avoir parcouru les trois-quart de son tour du monde, il décide de ne pas rentrer « pour sauver son âme » et continue sa route vers Tahiti. Aujourd’hui, Joshua est est armé par les Amis du musée maritime de La Rochelle. Les organisateurs du Golden Globe Challenge annoncent la création d’une classe Joshua7. Cette nouvelle série, JoshuaOneDesign, reprend les caractéristiques du bateau de Bernard Moitessier. Le premier voilier est construit, en Turquie, au chantier Asboat Yacht Builder d’Izmir. Dix unités sont attendues au maximum et seront au départ de l’épreuve 2022. Cette fois, les mâts ne seront pas réalisés en bois de poteau électrique!
Beaucoup plus terre à terre que le Français, le Britannique Robin Knox-Johnston part de Falmouth le 14 juin 1968 à bord de Suhaili.
Il se trouve aujourd’hui, lui aussi, aux Sables d’Olonnes pour célébrer l’anniversaire de la course qu’il a remportée. Son bateau de 32 pieds Suhaili, l’un des plus petits bateaux à tenter le Golden Globe Challenge. Malgré la défaillance de son pilote automatique au niveau de l’Australie, il passe la longitude du Cap Horn le 17 janvier 1969, vingt jours seulement avant Bernard Moitessier parti plus de deux mois après lui.
« Nous ne nous sommes jamais rencontrés parce que nous avons démarré de ports différents à 6 semaines d’intervalle. » Sir Robin Knox-Johnston
Suhaili est considéré par les Anglais comme un trésor national. Knox-Johnston revient à Falmouth et devient le premier homme à effectuer un tour du monde en solitaire et sans escale. Il fait don de sa prime de compétiteur le plus rapide à la famille de Donald Crowhurst qui avait menti sur ses positions et avait fini par se suicider quelques jours avant de revenir en Angleterre.
Un départ historique le 1er juillet
Dimanche, le départ de la Golden Globe Race sera la ligne constituée entre les deux voiliers de légende. Sur Suhaili, Sir Robin Knox-Johnston se tiendra sur son bateau.
C’est cette figure internationale du monde de la voile qui donnera le top départ pour environ huit mois de course seul au monde, les concurrents n’ayant pas droit à des routeurs ni aide météo.
Bernard Moitessier’s boat ‘Joshua’ arriving into Les Sables d’Olonne – French & English commentary. https://t.co/GGnyuqi265 pic.twitter.com/RS0HhaOAjd
— Golden Globe Race 2018 (@ggr2018official) 21 juin 2018