Découverte & Recherche • 14 mars 2022
WWF France utilisent des bouées capables de localiser les baleines grâce à leurs sons pour les sauver des collisions avec les bateaux
Prévoir le comportement d’une baleine peut être difficile, surtout lorsque l’animal est immergé. La difficulté vient du fait qu’on ne sait pas où se trouve réellement l’animal, mais aussi ce qu’il va faire ensuite : remonter, faire surface ? En étudiant leurs vocalisations, les biologistes marins peuvent avoir une bonne idée de leurs mouvements.
Afin de réduire le nombre de baleines tuées par les collisions avec les navires, une organisation non gouvernementale (ONG) française a proposé d’utiliser des bouées capables de localiser les baleines grâce à leurs sons.
Une situation en Méditérannée préoccupante
Biologiste marin de formation, Denis Ody a d’abord travaillé pendant dix ans à l’Institut de recherche Tethys, basé à San Remo sur la Riviera italienne, avant d’être nommé par la France à la tête du sanctuaire Pelagos en 2007.
Créé en 1999 par la France, l’Italie et Monaco pour protéger les espèces présentes dans leurs eaux (troisième plus grand sanctuaire de mammifères marins au monde), il est dirigé par Denis Ody depuis 2007.
« C’est un problème qui a toujours existé, mais ce n’est que dans les années 1990 que nous avons commencé à comprendre l’ampleur du phénomène », explique Denis Ody, directeur de la communication scientifique et de la sensibilisation du public chez Pelagos. « En Méditerranée, nous avons un contexte particulier », poursuit-il. « Il y a à la fois une forte concentration de grands mammifères marins dans la zone du sanctuaire Pelagos et deux îles très touristiques, la Corse et la Sardaigne, qui sont desservies par des ferries rapides. Sans compter tout le trafic maritime qui monte vers Marseille ou qui passe entre l’Italie et l’Espagne… »
Chaque année, des baleines entrent en collision avec des bateaux
La mer Méditerranée est un carrefour pour de nombreuses espèces de cétacés, mais aussi les plus menacées, en raison du trafic maritime, de la pêche, de la pollution et des activités offshore.
Chaque année, des navires entrent en collision avec des baleines et des dauphins dans toutes les mers du monde. Bien que ces collisions ne soient pas toujours fatales pour les cétacés, car ils ont une peau rugueuse qui les protège des blessures graves, elles peuvent parfois entraîner leur mort.
Chaque année, environ 8 à 40 grands cétacés meurent dans la région méditerranéenne à la suite de collisions avec des navires.