Économie • 17 janvier 2022
Nos vêtements font partie des principales sources de pollution marine
Depuis plusieurs décennies, le vêtement est devenu une source marquée de pollution des océans. D’un côté, nous avons la « fast fashion » dont la consommation titanesque en eau et substances chimiques rejetées dans les fleuves impacte sérieusement l’environnement et de l’autre, les vêtements qui, lors de leur lavage, constituent un désastre écologique.
Les tenants et aboutissants d’une industrie de la confection pollueuse
De nombreux facteurs ont augmenté l’empreinte négative de la mode sur l’environnement. Une multiplication des collections de paire avec une consommation élevée de vêtements, le recours à des produits chimiques lourds pour le traitement des tissus et enfin, l’utilisation massive de matières synthétiques rejetant des microparticules pendant le lavage, sont autant de facteurs aggravants de la pollution des eaux.
Des études donnent le chiffre impressionnant de 93 milliards de m3 d’eau consommés par l’industrie du textile. L’eau utilisée à tous les niveaux de fabrication, est indispensable aux teintures et autres substances chimiques qui seront rejetés dans les cours d’eau.
Si les matières synthétiques sont montrées du doigt, certaines matières naturelles sont aussi, une source de pollution. Le coton, non seulement est un gros consommateur d’eau mais utilise également des pesticides (s’il n’est pas bio) rejetés par la suite dans l’eau.
Entretien des vêtements et microplastiques
De plus en plus utilisés pour la confection de nos vêtements en raison d’un coût plus faible, les produits synthétiques (polyester, acrylique, nylon) sont fabriqués à base de pétrole. On sait désormais que les matières plastiques et donc, les microplastiques, ne se dégradent qu’après de nombreuses décennies.
Le constat est sans ambigüité, un tiers de ceux-ci est le résultat du lavage de textiles. La banquise et les abysses « héritent » de ces déchets dans la mesure où la plupart des stations d’épuration ne sont pas à même de retenir ces particules.
Celles-ci sont englouties par certaines créatures marines qui les confondent avec leur alimentation. Et, au-delà du caractère non dégradable du plastique, ces particules contiennent également des stabilisants dont le plomb, des colorants ou additifs divers. Les poissons appartenant à notre chaîne alimentaire, on imagine aisément les conséquences sur notre santé.
Une étude menée par la fondation Ellen Mac Arthur avance le chiffre de 500.000 tonnes par an de microplastiques qui se retrouvent dans les océans.
Des chiffres venant d’une étude faite en Australie parlent de 1.900 fibres rejetées par lavage. Si on multiplie ce nombre par celui des foyers, on atteint des niveaux effarants.
Solutions pour réduire l’impact environnemental
Au niveau de l’industrie de la mode elle-même, le « fashion pact » est l’engagement de grands noms de la mode de passer à zéro émission de CO2 mais il s’agit d’un engagement général, à moyen voire long terme qui ne touche néanmoins pas la source directe de pollution des mers. La manière dont le textile est tissé pourrait aussi influencer la quantité de particules rejetées.
L’utilisation de matières naturelles comme la laine, le lavage à température basse avec du détergent liquide (la poudre à lessive a un effet gommant qui entraîne un rejet accru de microparticules) sont des gestes facilement praticables au quotidien pour réduire la pollution des eaux.