Environnement • 7 janvier 2022
5 îles qui ont déjà disparu à cause du réchauffement climatique
Avec leur poids plume et leur faible altitude, les petites îles sont en première ligne pour subir les effets du réchauffement climatique. Celui-ci entraîne en effet la fonte des glaciers, et donc l’élévation du niveau des mers. Il arrive même que des archipels voient certains de leurs îlots disparaître dans leur totalité. Mais quelles sont les zones géographiques concernées ? Et s’agit-il d’un phénomène fréquent ? Pour le savoir, découvrez ces cinq îles disparues en raison du changement climatique.
1. Kale, cinq hectares de terre recouverts par les eaux
Les îles Salomon forment un gigantesque archipel au sud de l’océan Pacifique. Dans les années 2010, quatre chercheurs australiens ont analysé des données satellites afin de documenter les phénomènes d’érosion subis par ces îles entre 1947 et 2014. Résultat : en moins de 60 ans, certains îlots ont perdu plus de la moitié de leur surface émergée. Par exemple, Nuatambu, Sogomou et Hetaheta ont été réduits respectivement de 51 %, 55 % et 62 %. Mais le record d’érosion revient à cinq zones entièrement rayées de la surface du globe : Rapita, Rehana, Kakatina, Zollies et Kale. Entre 1947 et 2014, la superficie de cette dernière est passée de 48 890 m² (soit près de cinq hectares) à 0 m².
2. Kepidau en Pehleng, un oasis de biodiversité disparu
Au nord des îles Salomon se déploient les Etats fédérés de Micronésie. Ce pays anglophone se compose de plusieurs centaines d’îlots de tailles diverses, marqués par des paysages variés (c’est-à-dire à la fois des lagons turquoises et de spectaculaires reliefs montagneux). Malheureusement, d’après le climatologue Patrick Nunn, la montée des eaux a entraîné la submersion totale de quelques-unes de ces bandes de terre. L’observation des relevés satellites et le recueil de témoignages de Micronésiens ont permis à ce chercheur de faire une découverte accablante : Kepidau en Pehleng, Nahlapenlohd et six autres îles micronésiennes inhabitées ont disparu entre 2007 et 2014.
3. East Island, rayée de la carte par un ouragan
De l’autre côté du Pacifique, des phénomènes climatiques (dont certains causés par le réchauffement climatique) menacent les écosystèmes hawaïens. Chip Fletcher, un chercheur américain spécialiste du climat, a ainsi montré la relation de cause à effet entre l’ouragan Walaka survenu en 2018 et la disparition de l’île d’East Island. Même si cette dernière était petite (seulement 44 000 m²) et inhabitée, sa perte a pu entraîner la disparition d’espèces animales et végétales uniques. En effet, au sein des archipels tels que Hawaï ou les Açores, chaque parcelle émergée est susceptible d’abriter des organismes endémiques, c’est-à-dire vivant exclusivement sur cette île.
4. Betet et Gundul, joyaux perdus de Sumatra
Vous connaissez probablement Sumatra, ce paradis terrestre niché sous la Malaisie. Mais savez-vous qu’au sud de cette île indonésienne se trouvent de minuscules bandes de terre immergées sous le niveau de la mer ? C’est ce qu’a annoncé en 2020 le Forum Indonésien pour l’Environnement. D’après le directeur de cette association, les îles de Betet et de Gundul (qui faisaient partie du parc national de Berbak-Sembilang) se trouvent désormais à respectivement 1 mètre et 3 mètres de profondeur. Sans mesures concrètes pour freiner le réchauffement climatique, l’ONG craint que plusieurs autres îlots du secteur ne disparaissent.
5. Perlamutrovy, la mère des perles engloutie
Aux confins de l’océan Arctique, à plus de 4 000 kilomètres au nord-est de la France, se trouve l’archipel russe François-Joseph. Il est formé d’un chapelet d’îles recouvertes d’une épaisse couche de glace. En 2018, des chercheurs et des hydrographes ont constaté que Perlamutrovy (« la mère des perles » ), un îlot qui apparaissait jusqu’à présent sur les cartes de cette zone, avait tout bonnement cessé de figurer sur les photographies aériennes de la zone. Pour l’heure, aucun consensus n’existe quant à la raison de ce mystérieux effacement.