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Faune & Flore 5 janvier 2022

Le poisson lion : Une espèce venimeuse qui déséquilibre l’écosystème

Espèce familière des amateurs d’aquariums, le poisson lion est une superbe créature qui prospère tranquillement autour des îles du Pacifique. Toutefois, depuis le début du 21ème siècle, Pterois volitans (c’est son nom latin) prolifère hors de son aire de répartition ordinaire, causant des dégâts écologiques majeurs. Mais comment ce poisson est-il parvenu à conquérir de gigantesques biotopes comme celui de l’archipel caribéen ? Et en quoi son invasion nuit-elle à cette zone ? Voici tout ce qu’il faut savoir sur l’odyssée du poisson lion.

Un poisson reconnaissable entre mille

Le poisson lion est connu sous une myriade de sobriquets. On l’appelle aussi bien la rascasse volante que le poisson scorpion, le diable de mer, le crapaud de mer ou encore la rascasse poule ! Identifié par les biologistes marins depuis le milieu du 18ème siècle, cet animal mesure entre 30 et 40 centimètres de long. Sa physionomie caractéristique, avec son corps hérissé d’épines et ses stries irisées, en font un habitué des aquariums. Une grande variété de couleurs ornent ce poisson à la mine patibulaire : jaunes, rouges, brunes ou noires, ses rayures ne passent jamais inaperçues.

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A la fois majestueux et menaçant, le poisson lion ne laisse personne indifférent.

Un as de la chasse

Pterois volitans vit en milieu épipélagique, c’est-à-dire dans la zone la plus superficielle des océans. Il s’agit d’un milieu peuplé par d’innombrables organismes animaux et végétaux. En effet, la lumière du soleil y pénètre abondamment la journée, ce qui permet à l’eau d’être chaude et propice au développement de colonies de toutes sortes. La plupart des poissons lions vivent entre 2 et 55 mètres de profondeur, chassant leurs proies au crépuscule ou la nuit. Pour ce faire, ils utilisent leurs épines (qui contiennent du poison) et infligent à leurs proies de redoutables piqûres. Au menu : mollusques, crustacés et petits poissons.

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Le poisson lion apprécie les eaux peu profondes et riches en biodiversité.

Un poisson qui a soif de conquête

A l’état sauvage, l’habitat du poisson lion s’étend de l’ouest de l’Australie au sud du Japon en passant par la Polynésie française et la Malaisie. Cette vaste aire de répartition s’explique par la capacité des mâles à féconder plusieurs dizaines de milliers d’œufs en une seule fois. Conséquence de ce phénomène : Pterois volitans fait figure d’organisme invasif, dont l’expansion incontrôlée peut menacer l’équilibre de son écosystème. C’est particulièrement vrai dans l’archipel caribéen, où l’espèce a été introduite au début du 3ème millénaire. Nul ne sait qui a dispersé les premières larves de poisson lion autour des Bermudes et des Bahamas, à plus de 10 000 kilomètres de leur habitat du Pacifique. Quoi qu’il en soit, depuis 2010, l’animal se rencontre dans la totalité des Caraïbes

Les requins à la rescousse

La colonisation de l’Atlantique Ouest par le poisson lion constitue un enjeu écologique majeur. Loin de son aire de répartition normale (et donc de ses prédateurs naturels), cet animal venimeux se reproduit et prospère de manière incontrôlée. Il se nourrit d’organismes dont d’autres espèces de poissons dépendent pour survivre, bouleversant l’ensemble de la chaîne alimentaire locale. Sa prolifération est telle que des scientifiques cherchent à développer des outils pour l’endiguer. Par exemple, depuis une dizaine d’années au Honduras, les équipes du parc marin de Roatan tentent d’habituer des requins à pointe à chasser des poissons lions. Plus généralement, toutes les régions touchées par ce fléau incitent les pêcheurs à capturer la rascasse volante, voire à la manger (comme c’est le cas au Japon depuis des siècles).

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Les restaurants de poisson lion se multiplient dans les endroits touchés par l’invasion.