Environnement • 17 novembre 2021
Nos eaux usées menacent nos océans
Des zones côtières dont la démographie galopante est à l’origine d’une pollution des eaux dramatique. Mais il ne s’agit pas exclusivement des régions de pays en voie de développement. La Méditerranée est aussi touchée d’une manière moins grave toutefois. Un rapport officiel de l’ONU a analysé l’impact de la pollution sur l’environnement marin : destruction des mangroves, disparition de récifs coralliens… c’est tout un éco système qui se dégrade.
Pollution du littoral, démographie et absence d’infrastructures
Si les pollutions dues aux hydrocarbures ainsi que celles résultant d’agents toxiques comme le DDT ou radioactifs ont diminué, le bilan de santé des eaux n’est pas bon.
D’une part, les eaux usées domestiques provoquent une pollution bactériologique et organique à l’origine d’une prolifération d’algues et de l’azote. D’autre part, les eaux de ruissellement où pesticides entre autres, sont présents, se déversant dans les fleuves puis la mer, contaminant ces derniers.
Le fait que 4.5 milliards d’êtres humains n’aient pas accès à des installations sanitaires adéquates est un facteur aggravant de la pollution des eaux. Le 17 novembre, journée mondiale des toilettes veut attirer l’attention sur cela. 80 % des eaux usées ne sont même pas traitées. Prendre des mesures vise naturellement à solutionner un problème d’ordre sanitaire mais aussi un enjeu écologique majeur.
Cycle de l’eau modifié
Le principe est que l’eau récupérée soit renvoyée vers la mer où une épuration naturelle s’opère. Le problème est que le milieu naturel n’est plus à même de supporter autant de déchets, des effluents bruts. Pour citer l’exemple de Rio de Janeiro ou de Lagos, on a des agglomérations côtières gigantesques d’environ 5 millions d’habitants alors que les infrastructures et traitements des eaux sont quasi inexistants. Résultat, des plages qui deviennent des dépotoirs à ciel ouvert et la disparition de la faune ou flore marine.
Quelques chiffres
La pollution marine provient pour 4/5 de la terre.
Dans les pays en développement, 65 % des agglomérations sont côtières et des prévisions parlent d’une augmentation massive d’ici 2060. A titre indicatif, 60 % des eaux usées rejetées dans la mer Caspienne ne sont pas traitées et respectivement, 85 % pour l’Amérique Latine et les Caraïbes et 90 % pour l’Afrique Centrale et de l’Est.
La partie asiatique des Emirats, Bahreïn, Irak… dispose d’infrastructures en matière d’assainissement mais en nombre trop limité.
En Méditerranée, on a un pourcentage de plus ou moins 50 % des eaux usées non traitées.
Impact sur la biodiversité marine
Notre écosystème est directement menacé. Nombre de récifs coralliens meurt faute d’oxygène. Les algues toxiques se multiplient, provoquant les marées rouges qui mettent en danger les espèces marines.
Au-delà même de l’aspect environnemental, le problème est également économique et social. En effet, dans des régions insulaires comme les Caraïbes, la population vit de la pêche et du tourisme. Ceux-ci sont gravement compromis par la pollution.
Depuis les années 60, on a aussi repéré 500 zones mortes ou hypoxiques où toute vie a disparu et ce nombre va augmenter
Des efforts au niveau national et international ont été faits. Des études sérieuses avancent le chiffre de 56 milliards de dollars nécessaires pour faire face aux problèmes des eaux usées.