Environnement • 23 août 2021
Contrôler le climat grâce à la géo-ingénierie ?
Ces dernières décennies découvrent des images de scénarios catastrophes : inondations dantesques, incendies qui ravagent des régions entières, canicules et réchauffement des températures de la planète.
Différentes mesures en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre sont appliquées, notamment dans le cadre de l’accord de Paris. Il s’agit avant tout, de techniques en amont qui ont pour objectif de diminuer à la base, l’émission de CO2.
La géo-ingénierie souvent récriée, agit en aval en proposant d’influencer le climat par différents procédés. Dans la mesure où on n’a quasiment aucune prévision fiable sur le long terme, ce qu’on appelle le plan B, est caractérisé de « jeu de l’apprenti sorcier ».
La géo-ingénierie : principes
C’est une ingénierie du climat qui utilise un ensemble de techniques pour modifier artificiellement celui-ci. Cette science vise à faire le contrepoids des effets des émissions de CO2 sur le climat. On en retrouve les idées dans une synthèse concernant l’évolution du climat de 1997 mais elles ont été laissées dans le tiroir pendant une décennie. Ces dernières années, la géo-ingénierie est de nouveau avancée comme une alternative possible au réchauffement climatique.
Les solutions avancées
Mises en exergue, les techniques de la géo-ingénierie tournent autour de deux pôles, l’action sur les océans d’une part et d’autre part, celle sur la température.
La fertilisation des océans qui, par un apport massif en sulfate de fer, augmenterait la quantité de phytoplanctons marins qui ont la caractéristique de consommer le dioxyde de carbone. L’effet escompté serait de réduire ainsi la quantité de CO2 dans l’atmosphère.
Une autre alternative proposée est l’augmentation de l’absorption du dioxyde de carbone par le brassage des eaux des océans. Des pompes seraient placées en verticale pour ramener à la surface, de l’eau profonde, plus dense et plus riche en nutriments qui nourriraient les algues. Le résultat est celui de la première alternative.
Aussi, différentes observations ont montré que les fines gouttelettes à la surface des mers ont une meilleure capacité de réfléchir les rayons solaires que celles qui se trouvent au-dessus de la terre. L’idée est alors de multiplier et densifier les nuages qui surplombent les océans diminuant ainsi le rayonnement du soleil.
Enfin, l’idée d’un dôme ou parasol composé de disques durs en fibre optique légère, qui limiterait le rayonnement solaire appartient aux solutions avancées. La question fondamentale ici, c’est que cela réduirait l’intensité des rayons mais n’agirait en rien, sur les émissions de carbone.
Les conséquences potentielles
Au-delà de l’aspect philosophique de l’homme qui serait l’organisateur de la nature au lieu d’en être un élément, il y a beaucoup d’autres problématiques de nature socio-économique, éthique et naturellement politique.
On peut logiquement penser que les solutions avancées donneraient l’aval à un mode de consommation qui ne convient plus, dans la mesure où les gouvernants pourraient agir a posteriori sur les effets néfastes de celle-ci.
Aussi, l’aspect financier de telles méthodes est réellement très important. Cela signifie que le clivage entre pays industrialisés et pays en voie de développement va encore s’accentuer, ces derniers n’ayant pas accès à cette technologie coûteuse.
Enfin, n’ayant pas accès à des observations fondées sur une grande échelle et une période longue, on ignore encore les conséquences à long terme sur les écosystèmes.