Environnement • 2 août 2021
Les femmes surexposées au plastique
Les femmes sont plus affectées par les plastiques que les hommes. Pour des raisons biologiques et par les produits d’hygiène qu’elles utilisent.
L’impact des toxines plus dramatique pour les femmes que pour les hommes
Les toxines contenues dans les matières plastiques ont des effets différents sur les hommes et les femmes. Les raisons sont en partie biologiques, avec une différence de taille et de proportion des tissus adipeux. Le corps des femmes accumule davantage de substances chimiques, il est ainsi particulièrement sensible aux toxines pendant la puberté, la grossesse, la lactation et la ménopause.
Pendant la grossesse, les conséquences sur le fœtus peuvent être graves. Les produits chimiques qui ont un fonctionnement proche de celui des hormones (connus sous le nom de perturbateurs endocriniens) posent particulièrement problème. Le placenta n’offrant pas une barrière étanche face à ces composés, ils sont susceptibles d’affecter toutes les phases du développement intra-utérin que les hormones contrôlent en temps normal. Il peut s’ensuivre des malformations chez le nouveau-né, mais aussi des maladies qui surviennent plus tard dans la vie.
Même si les femmes sont plus affectées, les perturbateurs endocriniens affectent tout autant les hommes. L’Organisation Mondiale de la Santé les soupçonne d’être à l’origine de formes de cancers hormono-dépendants comme celui du sein ou du testicule. Il se pourrait également qu’ils aient une incidence sur la fertilité et la qualité du sperme et qu’ils favorisent, l’obésité, le diabète, les maladies neurologiques, le déclenchement précoce de la puberté et les malformations congénitales comme la cryptorchidie (absence d’un ou des deux testicules dans le scrotum) et l’hypospadias (malformation de l’urètre chez les hommes). Un nombre croissant de nouveaux-nés ont déjà été exposés à des substances nocives.
Les produits d’hygiène féminine
Les produits d’hygiène féminine sont eux aussi problématiques. Les tampons contiennent jusqu’à 6 % de plastique et les serviettes peuvent être constituées à 90 % de plastique issu du pétrole.
En France, comme aux États-Unis, une femme utilise entre 12 000 et 15 000 unités de ces produits au cours de sa vie. Des solutions alternatives existent toutefois sous la forme de produits lavables et réutilisables comme les coupes menstruelles. Dans les pays en développement, nombre de femmes et de jeunes filles n’ont pas les moyens d’acheter ce type d’articles hygiéniques, si tant est qu’il y en ait à la vente. Les jeunes filles se retrouvent alors contraintes de manquer l’école cinq jours par mois en moyenne quand elles ont leurs règles.
Des produits moins chers, plus sûrs et réutilisables résoudraient le problème et réduiraient la pollution et les déchets. En effet, la plupart des articles d’hygiène à usage unique finissent dans des décharges, dans des cours d’eau ou dans la mer et bouchent les réseaux d’assainissement.
Les produits de beauté
Les produits de beauté ne sont pas non plus exempts de substances nocives. Un quart des femmes dans les pays industrialisés en utilisent jusqu’à 15 différents chaque jour. Ils contiennent en général au moins de 100 produits chimiques dont certains sont dangereux pour la santé, et parfois aussi des microplastiques susceptibles de passer dans le placenta, donc dans le fœtus.
Les tâches ménagères
Il faut aussi souligner que les femmes sont souvent en charge du ménage, que ce soit professionnellement ou dans leur foyer. Or les produits d’entretien contiennent eux aussi des microplastiques et des substances dangereuses comme les agents de surface et les solvants.
Il est donc souhaitable de choisir ses produits avec attention et d’utiliser des matériaux qui ne nuisent pas à l’environnement, ou encore d’opter pour des produits classiques comme le savon doux ou l’acide citrique afin d’alléger la facture sanitaire et environnementale.
Les femmes, pionniers de l’écologie
Enfin, les populations à travers le monde ne sont pas toutes également sensibilisées aux dangers que présentent les plastiques. Les femmes sont souvent plus réceptives que les hommes aux différents dangers et moins enclines qu’eux à faire courir des risques aux individus et à la planète.
Découvrez l’histoire de Vandana Shiva. Une écoféministe qui a crée le programme « Navdanya » permettant à plus de 10000 fermières et fermiers défendre et de développer leurs propres méthodes de cultures biologiques, via des formations.