Lifestyle • 28 avril 2020
Covid-19 : La ré-appropriation du littoral vue par Julien Miremont
[Interview]
Julien Miremont, surfeur tahitien, a accepté de répondre à nos quesitons.
Dans la continuité de notre dossier spécial sur la ré-appropriation du littoral vue par les acteurs économiques locaux, découvrez l’interview de Julien Miremont :
- Bonjour Julien, peux-tu te présenter rapidement, toi et ton activité ?
« La ora na, j’ai créé mon école de surf et bodyboard à Tahiti qui s’appelle Taie fa’ahe’e surf school. En Tahitien « Taie fa’ahe’e » signifie « Aller glisser ». C’est une expression très commune ici à Tahiti. »
Pour découvrir son école de surf à Tahiti c’est par ici : https://tfsurfschooltahiti.com/
- Où es-tu pour le confinement ?
« Je suis à À Tahiti, dans ma maison avec ma femme et mes chiens. »
- Que fais-tu pour compenser l’enfermement ?
« Très peu d’alcool pour moi et le confinement m’aura également permis de corriger ma nutrition ! Je fais énormément de sport, quatre heures par jour, et je prend le temps de bien faire à manger, ainsi que de préparer beaucoup de fruits pour faire des jus et smoothies. J’ai la chance d’avoir un grand jardin, où j’ai planté des arbres fruitiers, ainsi que des petits légumes un peu partout. Bien sûr et principalement le soir, un peu de Netflix ! »
- Comment a-t-il impacté ton quotidien ?
« Les deux premières semaines ont permis de prendre du temps pour se reposer et méditer sur notre façon de vivre et consommer. J’ai trouvé très bénéfique d’avoir du temps pour faire des choses que l’on n’a pas le temps de faire lorsqu’on travaille tous les jours. Après ces 2 premières semaines, le manque de l’océan s’est fait de plus en plus grand. Voir tous les jours le bleu du lagon et de le pas pouvoir y mettre un pied est une vraie torture. Cela fait maintenant quatre semaines que nous sommes confinés SANS SURF. »
- Comment imagines-tu la sortie ? Une fréquentation responsable des plages est-elle possible ?
« J’imagine une sortie super compliquée pour tout le monde. Les gens vont du jour au lendemain redevenir libre et sans savoir si ce virus est finalement anéanti ou non. J’espère pouvoir relancer mon activité, adaptée s’il le faut, pouvoir reprendre l’enseignement des cours de surf en protégeant un maximum tous mes élèves. Le manque se fait sentir pour tous et cela risque d’être compliqué au spot les premières semaines avec tout la communauté de l’océan, frustrée par ce confinement. »
- Que penses-tu de l’interview de Guillaume Barucq ?
« Il est très difficile pour moi de m’exprimer sur les mots d’un homme politique, surtout avant une campagne électorale. Bien sûr il soutient la communauté du surf, cela donne donc envie de suivre son mouvement même si je vis très loin, mais je reste toujours sceptique au fond de sa démarche. Son discours m’aurait beaucoup plus touché s’il n’y avait aucun aboutissement politique derrière. Je respecte tout de même sa démarche. »
- Y a-t-il tout de même des points positifs à souligner ?
« Bien sûr, énormément. Ce confinement m’aura personnellement fait prendre conscience de beaucoup de choses concernant ma façon de vivre et consommer. Il doit être pour tous une façon de se réinventer, de mettre en place des bases solides pour attaquer la vie active quand on sera de nouveau libres. »