Insolite • 17 avril 2020
Le saviez-vous ? Vivre dans un sous-marin
Vivre confiné dans un sous-marin, c'est une expérience d'une radicalité extrême. Comment est-ce possible ?
En cette période, nous parlons beaucoup du confinement. Mais qu’en est-il de ceux qui ont choisi ce confinement ? Ils vivent dans un espace infiniment restreint pendant plusieurs semaines, voir plusieurs mois… Ce sont les sous-mariniers. Zoom sur la vie en sous-marin.
Alors, le saviez-vous ?
Un confinement extrême
Les sous-mariniers sont soumis à des conditions de vies pour le moins extrêmes lors de leurs missions. En termes d’autonomie et afin de ne pas causer de dégâts psychologiques, la durée de ces missions a été limitée à 70 jours. Mais comment vivent-ils plusieurs mois dans les profondeurs des océans ? Il faut savoir tout d’abord que la vie dans un sous-marin a été minutieusement étudiée.
L’espace nuit revient à vivre dans une cabine de 2 mètres carrés appelée « bannette » ou « caille » et dont la taille diffère selon le grade. Afin de ne pas perturber leur horloge interne, le jour et la nuit sont distingués grâce à des tubes fluorescents blancs de jour, laissant place à un éclairage rouge de nuit. De plus, la lumière est elle aussi étudiée pour fatiguer le moins possibles les yeux de l’équipage.
Qu’est-ce qu’un SNLE ?
L’acronyme SNLE signifie Sous-marin Nucléaire Lanceur d’Engin. Il s’agit d’un sous-marin a propulsion nucléaire. Ce lieu, qui peut paraître inhospitalier se trouve pourtant être l’habitat de centaines de personnes pendants plusieurs mois.
Découvrez ces caractéristiques afin de visualiser un peu mieux leurs conditions de vie :
- Longueur : 138 mètres
- Largeur : 12,5 mètres
- Poids : 14 200 tonnes en plongées
- Immersion maximale : 300 mètres
- Motorisation : 1 réacteur nucléaire
- Équipage : 2 x 110 marins
- Surface habitable : 240 mètres carrés approximativement
- Autonomie : 70 jours
- Vitesse : > 25 noeuds
La patrouille d’un SNLE dure 70 jours sans escale ni remontée. C’est pour cela que la communication avec l’extérieur est rare. Elle est de plus filtrée afin de veiller un maximum sur le moral de l’équipage.
Les conditions de vie
Un sous-marin, c’est comme un village entier plongé sous la mer. La seule différence est l’espace disponible. Il est divisé en tranches verticales et horizontales : les ponts. Ces ponts servent à se diriger afin de s’orienter.
Concernant l’hygiène, les hommes sont soumis au strict nécessaire. Ils disposent de 10 litres par jour et par personne. Niveau alimentation, il y a bien entendu des cuisiniers à bord, mais la nourriture se constitue essentiellement de surgelés et conserves.
Dans un sous-marin et plus précisément dans un SNLE, on retrouve les cafeterias, aussi appelées « carres« , les hygiènes, la cuisine aussi appelée « souillarde » et l’infirmerie. On retrouve bien entendu les autres services techniques qui forment la vie dans cet espace d’un confinement extrême !
S’organiser pour mieux s’adapter
De nombreux sous-mariniers ont confiés lors d’interviews ressentir une sensation d’oppression et d’enfermement lors de leur première mission. Mais la clef du confinement au final serait de s’organiser pour mieux s’adapter.
Alors, comment s’y prendre ? Il est important d’organiser ses journées. Elles doivent être rythmées selon un emploi du temps le plus varié possible. Délimiter et compartimenter les endroits ayant une utilité précise (travail, repas) aidera à garder notion du temps tout en restant opérationnel et productif.
En effet, comme le disent les marins, « sous l’eau il est impossible de se cacher. Chacun apparaît tel qu’il est ».