Littoral • 7 mars 2020
Le plancher océanique : c’est quoi ?
Le plancher océanique est l’ensemble des fonds immergés des mers de notre planète...
Le plancher océanique, ou lithosphère océanique en termes de géologie, est l’ensemble des fonds immergés des mers de notre planète.
Les scientifiques ont remarqué depuis quelque temps déjà que ce plancher était en train de s’affaisser. Pour quelles raisons ? Et quelles en sont les conséquences ?
La constitution des fonds marins
Les fonds marins contiennent plusieurs parties distinctes. Il y a tout d’abord le plateau continental, ou plateforme continentale (d’une profondeur de 100 à 200 mètres), qui représente le prolongement du continent sous l’eau. Puis le talus continental, ou zone bathyale, reliant le plateau avec la plaine abyssale (située entre 3 000 et 5 000 mètres). La plaine abyssale est le dernier élément de ces fonds, avec des dorsales océaniques (comprenant des monts sous-marins) et des fosses océaniques.
Si l’on regarde ce plancher océanique d’une manière géo-climatique, on voit qu’il joue un rôle essentiel. En effet, il contient des puits de carbone et des hydrates de méthane qui pourraient causer, s’ils venaient à fondre, une nouvelle accélération du réchauffement climatique.
L’affaissement du plancher océanique
On sait qu’avec le réchauffement climatique la mer monte et que cette montée des eaux menace des territoires entiers. La hausse des températures fait augmenter le niveau de l’eau, sans toutefois modifier sa masse. Or, avec la fonte des calottes glaciaires, la donne change. Et la masse des océans s’accroît. Ce qui fait un poids bien plus lourd sur le plancher océanique.
Ce phénomène porte le nom scientifique de « rebond postglaciaire ». Il entraîne un transfert de la glace du continent vers l’océan, qui entraîne à son tour la déformation des fonds marins. Ces derniers s’enfoncent et s’agrandissent. Ceci atténue la montée des océans, car le « contenant » devient plus large que le « contenu ».
Conséquences de cet affaissement
On pourrait donc imaginer cet affaissement comme une bonne chose pour la montée des eaux et les territoires menacés… Voyons cela de plus près.
L’affaissement était de 0,11 millimètre par an entre 2005 et 2015. Pas de quoi compenser une élévation totale estimée, elle, à 3,1 millimètres par an. Une étude de 2018, menée par 60 institutions et équipes de recherche, ont estimé l’expansion thermique, la fonte des glaciers, la calotte du Groenland et de l’Antarctique, et ont déduit que la hausse du niveau des océans subirait encore une accélération de 0,1 millimètre par an, soit une élévation totale estimée entre 30 centimètres et 1 mètre à l’horizon 2100.