Patrimoine • 15 janvier 2020
Qui est Jean Bart ?
Portrait de Jean Bart, un destin exeptionnel
L’exposition « Horizon Liberté » du Musée Mer Marine de la ville de Bordeaux célèbre les grands personnages qui sont liés à la Liberté, dans leur rapport à la navigation. De la maquette de l’Hermione, aux portraits de grands marins, elle rassemble notamment des souvenirs inhérents au célèbre corsaire Jean Bart.
En quoi ce navigateur, au départ contrebandier, et qui a servi la France sous Louis XIV, a-t-il une histoire atypique et un destin exceptionnel ?
Jean Bart, un célèbre corsaire Dunkerquois
Jean Bart voit le jour le 21 octobre 1650 à Dunkerque. C’est dès l’âge de 12 ans qu’il devient mousse sur un bateau faisant de la contrebande. Puis, lieutenant de Vaisseau à 29 ans, il fait campagne contre les corsaires et pirates barbaresques en méditerranée, pour la Marine Royale.
Chargé en 1686, avec Forbin, de conduire un convoi de Dunkerque à Brest, il est capturé par les Anglais. S’évadant, il se rend à Saint-Malo en traversant la Manche à bord d’un simple canot.
Ses actions lui permettent d’être promu Capitaine de vaisseau en 1689. Fin stratège, il met au point lors des batailles de Louis XIV des tactiques de guerre basées sur l’utilisation de divisions de bateaux qui deviennent vite très rapides, et laissant entrapercevoir ce que seront les futures meutes de sous-marins.
Un destin hors du commun au service du Roi de France
La vie de Jean Bart est incroyable, car il est non seulement stratège de guerre, mais également héros national, alors qu’il commence sa carrière comme corsaire et pirate de contrebande. En 1694, il s’empare, aux détriments des Hollandais, de 130 navires chargés de blé, que Louis XIV avait commandés aux Norvégiens. C’est un exploit inespéré pour la France, qui est en pleine période de disette.
Il obtient ainsi ses lettres de noblesse et, chef d’escadre en 1697, il devient commandant de la Marine à Dunkerque. Il y meurt le 27 avril 1702, à l’âge de seulement 51 ans.
Anobli par le Roi, fêté par le peuple français qui lui crée des cantates, et par le peuple dunkerquois, Jean Bart est inhumé dans l’église Saint-Éloi de Dunkerque. En 1928, on y découvre ses ossements et on décide de changer son cercueil. Ses restes seront exposés dans une bière de verre pendant 8 jours au cœur de l’église.
En 2019, un expert en antiquités découvre par le plus grand des hasards à Dunkerque un sceau de Cornil Bart, héritier de Jean Bart. C’est l’une des rares traces qu’il reste encore de la famille du célèbre corsaire.
En 2002, débute à Gravelines la construction d’une réplique d’un vaisseau de ligne de 1670, nommée le Jean Bart. Il devient en 2014 une attraction touristique importante de la ville.