Économie • 12 janvier 2020
Ces lancements de bateaux inoubliables
Longue tradition marine, les lancements de bateaux ne sont plus célébrés depuis plus d’une trentaine d’années. Ces événements étaient l’occasion de réunir de nombreux amateurs de la mer, notamment celles et ceux qui avaient contribué à la construction des bâtiments navals.
Le Bougainville
La date du 3 octobre 1986 marque définitivement la fin d’une époque : le lancement du dernier fleuron des chantiers nantais Dubigeon. Ce jour là, la fin de la construction des 2 580 tonnes d’acier du Bougainville a été célébrée en grandes pompes par une foule d’amateurs et de nostalgiques de cette coutume. Se trouvaient également présents sur les quais, tous les contributeurs à l’édification de ce monstre, depuis le charpentier et le gréeur, jusqu’au calfat et le peintre, en passant par le riveteur et le soudeur,… Pas un ouvrier ne manquait à l’appel en ce jour de joie et de fierté.
Le Pointe Madame
La tradition de lancement de bateaux a perduré au cours d’un siècle. Cette célébration ne s’est toutefois pas toujours déroulée sans encombre. Cela fût notamment le cas en ce jour fatidique du 4 avril 1973, lors du lancement du Pointe Madame. Ce cargo s’est en effet encastré à l’époque dans le quai portuaire de la Fosse, lequel borde la Loire dans la ville de Nantes. Les freins ayant lâchés, une brèche longue de 30 mètres s’est alors produite dans la coque du navire.
Le France
Paquebot symbole du savoir-faire des chantiers navals français, le France a été lancé en 1960 sur le port de Saint-Nazaire. Il était alors le navire le plus grand du monde. En ce 11 mai, même le Président de la République était de la partie. Le général de Gaulle n’était pas le seul, puisque près d’une centaine de milliers de spectateurs se pressaient pour assister à la célébration de ce monument de la nation. Ils étaient tous très fiers du travail accompli par eux-mêmes, par leur chantier naval, par leur ville et par la France.
Les métallos, comme les ingénieurs qui avaient directement collaboré au projet, ainsi que la foule d’anonymes, avaient les yeux embués de larmes devant ce magnifique bâtiment qui était alors lancé sur les flots. Afin de ne rien laisser au hasard, les opérations post-lancement ont consisté à retirer de la vase près de 420 000 mètres cubes, englobant huit bombes datant de la deuxième guerre mondiale, qui n’avaient pas éclaté. Selon le témoignage des journalistes du quotidien régional Ouest-France qui couvraient l’événement : « la manœuvre était d’une admirable précision ! »