Faune & Flore • 2 janvier 2020
Les poissons clowns amenés à l’extinction
Le poisson-clown, aussi appelé Amphiprion percula est ce petit poisson aux belles couleurs vives, qui a été popularisé par le film d’animations des studios Disney , « le Monde de Nemo ». Il en existe une trentaine d’espèces essentiellement présentes dans les fonds tropicaux du bassin indo-pacifique. Ce petit poisson se caractérise par sa parure orange striée de bandes blanches, elles-mêmes bordées d’un fin liseré noir. A l’image de nombreuses autres espèces marines, l’amphiprion est également menacé d’extinction, d’après la dernière étude de la revue « Ecology Letters », publiée en novembre 2019.
Le poisson-clown a du mal à s’adapter aux changements climatiques.
Faisant suite à une décennie consacrée à l’observation des poissons-clowns au large de Kimbe en Papouasie-Nouvelle-Guinée, les chercheurs du CNRS ont confirmé que la reproduction de ces espèces dépendait davantage de la qualité de l’habitat corallien, que de leurs propres gênes. Ils n’ont en effet, pas la capacité de s’adapter à une évolution ou une modification de leur environnement. Leur existence est directement liée à celle des anémones de mer qu’ils utilisent pour y pondre leurs œufs. Les tentacules des anémones offrent un bouclier protecteur en toutes circonstances à l’amphiprion qui s’abrite ainsi de ses prédateurs.
Les conséquences
Hélas, les conséquences du réchauffement climatique sont telles qu’elles dénaturent les coraux qui blanchissent. Ce phénomène, associé aux activités intensives de pêche, à la pollution des fonds marins et aux aménagements côtiers ont des conséquences dévastatrices sur les écosystèmes, sur la sauvegarde des anémones et par ricochets, sur celle des poissons-clowns.
Quel est l’avenir du poisson-clown ?
Est-il encore possible de sauver l’existence du poisson-clown ? La seule possibilité d’y parvenir, est de prévenir la dégradation des lagons. D’autres études effectuées sur des oiseaux et des invertébrés ont en effet démontré qu’il n’était pas possible de modifier ce qui est inscrit dans les gênes, c’est à dire qu’il est illusoire de penser que l’on puisse espérer une modification du comportement des amphiprions. Œuvrer pour assurer la pérennité des espèces de poissons-clowns, c’est œuvrer contre le réchauffement du climat, tout en modérant les activités humaines aux abords des fonds marins. Si rien n’est fait, le poisson-clown ne sera plus qu’un vague souvenir, visible uniquement sous les traits de Nemo.