Pêche • 6 août 2019
40 % des poissons vendus proviennent de pêches illégales
Dans une interview accordée à Télérama en septembre 2015, Paul Watson, fondateur et capitaine de bateau de la fondation Sea Shepherd, annonçait sa colère face à la sur-exploitation des ressources maritimes. Un mois plus tôt, Bruno Parmentier, consultant sur les questions d’agriculture et d’alimentation chez France Info, livrait également ses inquiétudes quant aux pratiques internationales de pêche.
Résumé de deux interviews en résonance.
Les dérives du système de réglementation
Dans le magazine Télérama, le capitaine en chef de Sea Shepherd révélait à quel point les quotas et réglementations internationales en matière de pêche ne sont pas respectées. La raison à cela est toute trouvée : il est extrêmement rare de rencontrer des autorités en charge de la réglementation de la pêche à plus de 800 km des côtes. Au sein des eaux internationales, seuls 1 % des 2 millions de navires marins sont des chalutiers industriels, comment alors contrôler les 99 % restants ?
Bruno Parmentier, quant à lui, affirme haut et fort dans une interview accordée à Atlantico, que les États-Unis ne respectent en aucun cas les quotas imposés en matière de pêche et d’importation de poissons, et qu’il en est de même pour une immense partie des pays : ces derniers profiteraient des pays moins développés économiquement, pour pêcher en grand nombre auprès de leurs côtes. Ces petits pays n’auraient d’autre choix que de fermer les yeux sur ces pratiques de pêche invasives et violentes, n’ayant pas l’armement suffisant pour défendre leurs ressources naturelles.
La santé des océans inquiète les écologistes
Le sentiment général ressortant de ces deux spécialistes de l’écologie est bien pessimiste. Tous deux s’accordent à dénoncer, chacun à leur manière, un système en dérive : utilisation d’esclaves sur les bateaux de pêche, cotats jamais respectés, poissons issus de la pêche illégale et en voie de disparition vendus à la poissonnerie du coin, espèces mutliples prises dans les filets puis rejetés, morts, à la mer, surpêche entrainant la disparition de nombreuses espèces, etc.
Face à cette situation, la seule réponse possible reste un mode de vie écologiste, et donc végétarien. Paul Watson lui-même défend avec ferveur ce mode de vie, qui couperait les ressources financières des industriels ainsi que des acteurs de la pêche illégale. La seule manière de sauver les poissons, serait d’arrêter tout simplement d’en manger.