Patrimoine • 28 septembre 2019
28 septembre, une date anniversaire : la Bataille navale de Préveza
Les flottes ottomane et hispano-vénitienne se sont livré une guerre entre 1537 et 1540. Le 28 septembre 1538, elles se sont opposées lors de la Bataille de Préveza, au nord-ouest de la Grèce.
Elle est considérée par de nombreux historiens comme la plus grande victoire navale de l’histoire turque.
La plus importante flotte de l’histoire
En 1538 est créée la grande flotte marine des croisades, sous la protection chrétienne du pape Paul III, avec 600 navires représentant les états européens tels que l’Espagne, le Portugal, l’Allemagne, Gêne, Venise, Florence, Malte ou encore le Vatican. Charles Quint met à sa tête Andréa Doria, l’amiral le plus puissant du XVIème siècle.
Le but affiché de cette flotte est la suppression de la marine ottomane, menaçant l’Europe par les eaux méditerranéennes. Début septembre, les bateaux se rassemblent dans la mer d’Ion pour une attaque en bonne et due forme de la marine ottomane.
La riposte turque
Une partie de ses navires coulée, la marine turque part en reconnaissance et se dirige vers le sud, suivant les côtes du Péloponnèse, avec à sa tête le célèbre corsaire sanguinaire Barberousse (Khayr ad-Dîn Barbarossa, alors déjà âgé de 72 ans).
Informé, Doria dirige sa flotte vers Corfou, espérant que les ennemis entrent et restent à Préveza, faite d’un mince détroit, et ne s’aventure pas dans une bataille en haute mer contre une flotte trois fois plus nombreuse (60 000 hommes contre 20 000).
Mais la marine ottomane sort contre toute attente de Préveza, attaquant la puissante escadre grâce à la grande portée de ses canons. Le matin du 28 septembre, les deux flottes sont face à face, le côté ottoman divisé en 3 groupes.
Des salves de canons sont alors tirées de trois côtés différents contre les bateaux ennemis, rassemblés en face. Il ne faut que quelques heures pour que la moitié de ceux-ci coulent.
Andréa Doria décide alors de rebrousser chemin, pour ne pas accuser plus de pertes. Rassemblant ses bateaux, il s’éloigne du golfe d’Arta. Cette bataille se solde donc par une victoire turque.
Cette défaite du camp chrétien offre aux Turcs, ainsi qu’à un grand nombre de corsaires, une suprématie dans les eaux méditerranéennes jusqu’en 1571 et la Bataille de Lépante. C’est en partie à cause de l’état vénitien, qui décide de devenir neutre. Dans ces conditions, Charles Quint ne peut plus réunir de flotte suffisante afin d’attaquer ses ennemis.